Bienheureux

 

« Car le royaume de Dieu, ce n’est pas le manger et le boire,

Mais la justice, la paix et la joie, par le Saint-Esprit, » (Romains 14.17)

 

La multitude était venue de tous les coins de Galilée et s'était réunie autour de Jésus. Les disciples étaient assis près de lui, sur les flancs de la montagne. Tous regardaient le Maître comme s'il devait dire quelque chose d'important. Et, en effet, Jésus prononça le sermon le plus significatif de son ministère public, énonçant les principes du royaume de Dieu, la nouvelle alliance, l’identification des sujets de son royaume. Le silence se fit et un mot fascinant tomba des lèvres du Fils de Dieu : « bienheureux ». Ne serait-ce pas là l'aspiration suprême de tout être humain ?

 

Luther dit des béatitudes qu'elles constituent une belle introduction, douce, pleine d'amour, à la doctrine et à la prédication de Jésus ; qu'elles sont la plus affectueuse, la meilleure des manières pour attirer les cœurs, au moyen de promesses pleines de grâce (d'après L. Bonnet. Commentaire sur le Nouveau Testament, vol. 1, p. 93).

 

Ce mot initial du sermon sur la montagne contient un merveilleux message de promesse, l'annonce à la fois messianique et eschatologique d'une béatitude, d'un bonheur ou d'une félicité qui vaincra toutes les situations affligeantes par lesquelles nous devons passer dans ce monde. Ceux qui sont appelés à appartenir au royaume de Dieu auront le privilège d'être heureux bien que la vie leur réserve des circonstances angoissantes. Les béatitudes font dépendre le bien-être d'une situation intérieure, non des circonstances extérieures, parce que le royaume des deux est justice, paix et joie par l'Esprit saint. Dans les béatitudes, Jésus inverse toutes les valeurs humaines. Il nous y enseigne le secret de la vraie félicité et nous offre indirectement son magnifique portrait, car il fut pleinement pauvre, affligé, doux, il eut faim et soif de justice, il fut miséricordieux, pur de cœur, créateur, donateur de la véritable paix et injustement persécuté.

 

En réalité, l'authentique bonheur n'est pas aussi éloigné que nous l'imaginons. La félicité est un don que Dieu donne pour en profiter chaque jour. Si vous êtes justifié par la foi, si la paix et la joie inondent votre cœur né du Saint-Esprit, qu'est-ce qui vous empêche d'être heureux ? Qu'avez-vous besoin de plus ?  Pourtant, il semble que le bonheur endolorisse bien des gens, qui s'appliquent à vivre la plainte aux lèvres. C'est pourquoi Jésus n'a jamais appelé « bienheureux » ceux qui sont supposés être dans ce monde des gens couronnés de succès ou dignes d'honneur. Au contraire, il considéra bienheureux et chanceux ceux qui jouissent d'une relation authentique avec Dieu.

 

Ainsi nous verrons les caractéristiques de ces bienheureux.

 

« Moi, je suis pauvre et indigent ; mais le Seigneur pense à moi. Tu es mon aide ei mon libérateur : mon Dieu, ne tarde pas ! » (Psaume 40.18)

 

Qui sont ces pauvres en esprit ? Ceux qui éprouvent un profond besoin de dépendre uniquement de Dieu. Il  s'agit d'une condition spirituelle où le croyant ne trouve en lui-même aucun mérite permettant d'obtenir le salut. Ceux-là ne sont pauvres ni en Saint-Esprit, ni en intelligence. Ni les valeurs morales ni l'intégrité ne leur font défaut. Ce sont ceux « qui ont leur cœur  brisé et [...]  l'esprit dans l'abattement » (Ps 34.18). Voici pourquoi Christ les considère comme bienheureux.

 

A l'époque du Christ, les chefs religieux du peuple d'Israël se considéraient spirituellement riches. La scène de la parabole du pharisien et du publicain que raconte Jésus illustre très bien l'attitude orgueilleuse de quelqu'un qui se considère lui-même comme un modèle de ce que Dieu attend des êtres humains. Un « riche en esprit » n'a besoin ni de repentance, ni du pardon divin, ni de l'orientation des Écritures. Il sait déjà tout. Il ne reste pas grand-chose à lui enseigner. Par contre, il est là pour critiquer les autres et lancer de virulents commentaires sur l'engeance des croyants qui n'ont pas atteint leur « haut niveau » de croissance dans la foi. Il est intéressant de noter que c'est Dieu qui rejette de façon concluante ce genre d'attitudes, puisqu'elles comportent une évaluation erronée de ce que signifie être chrétien, une grossière méconnaissance de la miséricorde divine, ainsi qu'un profond mépris envers ceux qui ne se conforment pas à leurs idées, que ce soit en pensée ou en action.

 

Une telle attitude est présente dans l'église de Laodicée : «Je suis riche, je me suis enrichi, et je n'ai besoin de rien. » Pourtant, Jésus lui-même définit quelle est sa véritable condition spirituelle ; « Tu ne sais pas que tu es misérable, pauvre, aveugle et nu. » (Apoc 3.17) D'où le bonheur d'être « pauvres en esprit ». « Ceux qui sentent leur incapacité de « faire leur salut » ou d'accomplir par eux-mêmes une bonne action apprécieront l'aide que Jésus leur apporte. Ce sont là les pauvres en esprit, ceux auxquels précisément le bonheur est promis. » (Heureux ceux qui, p. 16) C'est aussi à eux que s'adresse le témoin fidèle et véritable.

 

Eprouvez-vous un profond besoin du pardon divin ? Êtes-vous conscient qu’aucun de vos mérites n'est suffisant pour obtenir le salut ? Si oui, une bonne nouvelle vous attend. Le Seigneur vous donnera ce que vous souhaitez tant : la justification par la foi en Jésus-Christ.

 

Ainsi l’Evangéliste Jean dira  ceci : « Jésus, la voyant pleuré, elle et les Juifs qui étaient venus avec elle, frémi en son esprit, et fut tout ému. [.,.] Jésus pleura. » (Jean 11.33, 35)

 

Heureux ceux qui pleurent ? Comment ceux qui ont été blessés par la maladie, l'infortune ou le deuil peuvent-ils être heureux ? Ce texte semble contenir une contradiction, parce qu'en diverses occasions, Jésus lui-même ne put éviter de verser des larmes. Il pleura quand il vit la peine de Marthe et Marie après la mort de leur frère Lazare. Il pleura aussi sur Jérusalem dont le rejet du Messie allait provoquer la destruction, des années plus tard, à l'époque de l'empereur Titus (Luc 19.41-44).

 

Les pleurs des enfants de Dieu obtiendront consolation, ici-bas et maintenant. Selon Ellen White, « Si nous la recevons avec foi, cette épreuve, aujourd'hui si arrière et si lourde, se changera pour nous en bénédiction. Les coups du sort qui flétrissent nos joies nous amènent à diriger nos regards vers le ciel. Combien d'êtres n'auraient jamais connu Jésus si la douleur ne les avait poussés à chercher en lui leur consolation! » (Heureux ceux qui, p. 18) Christ ressuscita Lazare et le rendit à ses sœurs affligées ; les sanglots de Gethsémani et la souffrance de la croix se transformèrent en gloire de la résurrection et en victoire sur la mort. Le prophète Esaïe dit du Christ qui devait venir : « II m'a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé [...]. Pour accorder aux affligés de Sion [...] un diadème au lieu de la cendre, une huile de joie au lieu du deuil, un vêtement de louange au lieu d'un esprit abattu. » (Es 61.1, 3) C'est pourquoi, un sabbat, dans la synagogue de Nazareth, Jésus dit à ses concitoyens : « Aujourd'hui cette parole de l'Écriture, que vous venez d'entendre, est accomplie. » (Luc 4.21)

 

Cette béatitude a encore une autre application : montrer la tristesse de la contrition, de la repentance à ceux qui pleurent à cause de leurs péchés, à ceux qui réclament le pardon divin. Ce sont d'ailleurs les seuls pleurs selon Dieu : « En effet, la tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais, tandis que la tristesse du monde produit la mort. » (2 Co 7.10) La consolation est donnée à ces cœurs contrits avec le pardon divin, qui correspond à bien plus qu'un acte juridique nous libérant de la condamnation : « Ce n'est pas simplement le pardon du péché, c'en est la délivrance. L'amour rédempteur transforme le cœur. » (Heureux ceux qui, p. 94)

 

En faite l’Apôtre Paul nous dira qu’Etre Bienheureux cela nous permet de devenir  les élus de Dieu comme dira le verset suivant : « Ainsi donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous d'entrailles de miséricorde, de bonté, d'humilité, de douceur, de patience. » (Colossiens 3.12)

 

Antonio était un bon ami et frère de l'église centrale de Madrid. Technicien en électroménager, il visitait les foyers et il devait traiter avec beaucoup de gens, pas toujours aimables ni courtois. Il ne parlait pas beaucoup mais c'était un grand observateur et un fervent missionnaire. Un jour, avec son habituelle simplicité, il me donna une grande leçon. C'était un vendredi après-midi. Antonio était arrivé avant que ne commence la réunion de prière et nous nous sommes rencontrés dans le vestibule de l'église. Nous nous sommes salués puis il me lança : « Sais-tu, Carlos, que l'on connaît bien mieux les gens par leurs réactions que par leurs actions ? Les réactions sont spontanées et révèlent ce que nous sommes réellement, tandis que les actions peuvent être intentionnelles, préméditées et trompeuses. » Je restai pensif, lui sourit et je me suis dit : «Quelle vérité vient de m'enseigner Antonio ! »

 

La béatitude d'aujourd'hui parle des doux (praeis] que les Anciens identifiaient aux personnes ayant un comportement extérieur paisible. Jésus éleva ce terme à une noblesse qu'il n'avait jamais acquise auparavant, il dit de lui-même : « Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur. » (Mt 11.29).  Il  est aussi dit de Moïse qu'il rut « un homme fort doux (ou patient, selon les versions), plus qu'aucun homme sur la face de la terre » (Nb 12.3), et ce, malgré son irritation due à l'épisode du rocher d'Horeb. Cette béatitude, tout comme les autres, présuppose un apprentissage, un changement du cœur. Toutes caractérisent l'homme nouveau, converti, saint et aimé du Seigneur.

 

La douceur qui provient de Dieu est liée à la négation du moi et au renoncement à tout sentiment d'égoïsme ou d'orgueil. La douceur est le résultat du contrôle des réactions spontanées qui jaillissent du mauvais caractère. Comme le disait mon ami Antonio, elle résulte du frein enserrant les tempêtes de la colère humaine qui se déchaînent lors des explosions du caractère et de la mauvaise humeur. La douceur est encore ce qui contrôle la provocation, les insultes, les affronts, les sarcasmes ou la mortification. Il est dit de Christ qu'« injurié, (il) ne rendait point d'injures, maltraité, il ne faisait point de menaces, mais s'en remettait à celui qui juge justement. » (1 Pi 2.23} La douceur est le contraire de l'esprit de haine ou de vengeance, et, comme l'enseigne Ellen White : « L'humilité du cœur, la douceur, qui est le fruit de la présence du Christ en nous, voilà le vrai secret de la bénédiction. » (Heureux ceux qui, p. 23)

 

Enfin Pierre dira « Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses, qu'il s'éloigne du mal et fasse le bien, qu'il recherche la paix et la poursuive. » (1 Pierre 3.10-11) 

 

La véritable paix, trouve son premier fondement dans la paix avec Dieu : la réconciliation, fruit de l'œuvre de Jésus-Christ, et la justification acceptée par la foi, restaurent notre harmonie avec Dieu. C'est ce que dit l'apôtre Paul : « Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, à qui nous devons d'avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l'espérance de la gloire de Dieu. » (Rm 5.1-2) La seconde condition de la véritable paix est la paix avec nous-mêmes. Une conscience libre de tout remords, un esprit serein, une mentalité positive concrétisent la paix intérieure. Enfin, la troisième condition de la véritable paix est la paix avec notre prochain, c'est-à-dire avec notre famille, nos frères en la foi, les étrangers, y compris ceux qui se considèrent comme nos ennemis. « Celui qui est en paix avec Dieu et son prochain ne peut être malheureux. L'envie n'aura pas de prise sur lui, pas plus que les soupçons ou la haine. » (Heureux ceux qui p. 30)

 

Les pacificateurs construisent la paix. Ils ne se limitent pas à en jouir comme d'un fruit personnel de leur équilibre mental, mais ils créent les conditions nécessaires pour que d'autres en jouissent. Ils s'engagent, cherchent, favorisent, défendent et pratiquent la concorde. Un constructeur de paix est un activiste silencieux, bon et bienveillant du drapeau de la conciliation. C'est un résistant pacifique contre la violence, comme le fut Jésus. C'est pourquoi il est appelé enfant de Dieu : « L'homme qui est en règle avec Dieu jouit de la paix, d'en haut et répand autour de lui une influence bénie. [...] Celui qui, [...] par la parole ou l'action, amène un homme à renoncer au péché et à se donner à Dieu, 'procure la paix'. [...] L'esprit de paix, qui (l') habite est la preuve de (sa) communion avec le Ciel. » (Ibid., p. 31). Le texte de Pierre nous dit que le secret (de la paix) consiste à jouir de la vie et à couler des jours heureux.

 

 

 

En Conclusion,

 

Demandez aujourd'hui au Ciel de vous aider à prendre les bonnes décisions afin d'être heureux. Priez-le aujourd'hui de vous aider à vivre dans un constant besoin de sa grâce. Cela vous rendra très heureux.

 

En faite, êtes-vous conscient de la profonde douleur que vos péchés causent au Père céleste ? Reconnaissez-vous votre responsabilité dans les grandes erreurs que vous avez commises ? Alors, vous êtes sur le bon chemin. Vous n'êtes pas loin du royaume des cieux.

 

Ainsi demandons aujourd'hui à Dieu qu'il vous aide à contrôler vos réactions et à révéler son profond amour.

 

Enfin, je vous invite à être un pacificateur qui révèle au monde l'essence de l'évangile. Montrez par vos attitudes quels sont l'équilibre et la sérénité qui résultent de la communion avec Jésus. Alors, beaucoup pourront s'apercevoir qu'il y a un Dieu dans les cieux...

 

 

Extrait du Livre

 Méditation Quotidienne

Il y a Dans Les Cieux….

 

 

©2004-2024 leministerebiblique