03 Juillet
« Ne restez redevables de rien à personne, si non de vous aimer les uns les autres.» Romains 13.8-10
Quels que soient son aspect ou ses lieux d’expression, l’amour donne à la vie relationnelle son véritable sens.
Au verset précité de romains, Paul traite de l’amour inconditionnel qu’il convient d’avoir entre frères. Il emploie un langage commercial pour affirmer, en substance, que nous n’avons aucune dette, aucun dû, si ce n’est de nous aimer. En grec c’est le mot αφειλω signifiant : devoir, avoir une dette ou être débiteur, qui est utilisé. Ce terme rappelle romains 4 où il est fait mention de la justification d’Abraham acquise au-delà de toute œuvre personnelle. Précisément, en Romains 4. 4, αφειλω est associé à λογιζομι qui veut dire calculer. Ce qui démontrait qu’Abraham n’avait rien à débourser, rien à offrir pour son salut. Tout venait de Dieu. Et Paul, connaissant l’attachement des Juifs aux œuvres de la loi comme moyen de salut, coupe tout lien avec cette dernière (les œuvres). Ainsi comprenons-nous que cet amour ne peut pas être un sentiment résultant d’une action, ou un mérite quelconque, mais un principe de vie. L’emploi d’αγαπη (agapè) justifie ce raisonnement car ce terme nous renvoie à l’amour divin qui vient sauver l’homme.
A l’image du salut offert gratuitement à Abraham, indépendamment de quelque œuvre, fût-elle bonne, l’amour agapè est un don divin qui nous fait vivre. Vivre en relation harmonieuse avec les autres. L’apôtre Jean déclare que celui qui aime est né de Dieu et connaît Dieu. Les chrétiens sont appelés à accepter le cadeau de Dieu pour être capables d’aimer d’un amour qui n’attend aucun salaire en retour. Cet amour, principe vivant et actif, peut changer mon regard sur les personnes et les circonstances en vue d’un juste partage. Il peut aussi transformer l’objet de mon affection, le rendant apte à l’accueillir.
Je peux connaître trahisons ou déceptions, car le cœur de l’homme est complexe. Mais rien ne doit m’empêcher de me restaurer à la Source divine, pour continuer à aimer plutôt que de maugréer ou condamner. « Car l’amour prend patience, […] il ne fait rien de laid […], il n’entretient pas de rancune. » (1Corinthiens 13.4-5)
Dans un contexte socio-économique où augmentent les inégalités, Dieu invite au partage. Alors que se renouvellent les technologies de la communication et que grandit dans les cœurs la solitude, Il nous enjoint d’aimer de façon désintéressée. Alors que les violences sont modes d’expression, Dieu encourage à investir dans le bien-être de chacun. Aimer dans la gratuité comme Dieu nous a sauvés dans la gratuité, c’est à la fois un idéal et un défi quotidien! A toi de choisir !
Jean-Manuel SERALINE
” Tiré du livre de méditations bibliques :