07 Juillet
« Cette veuve pauvre a mis plus que tous ceux qui mettent dans le tronc. » Marc 12.41-44 ; Luc 21.1-4
Ces textes relatés par Marc et Luc interpellent sur la qualité des dons que nous offrons au Seigneur et amènent à comprendre ce qui a le plus d’importance pour Lui. Ici, Jésus analyse le type d’offrandes que des adorateurs, riches et pauvres, présentent à Dieu. Marc précise que les riches mettaient beaucoup d’argent, tandis qu’une veuve pauvre n’en mettait que très peu : deux leptes, valant un quadrant. Luc, ne s’intéressant pas à l’offrande des riches, met l’accent sur ce qui lui paraît essentiel : le don de cette « misérable ». Et Jésus ? Pourquoi oriente-t-il l’attention des disciples sur cette situation ? Est-ce possible que ces derniers croient que plus on exhibe son appartenance à Dieu, plus on lui fait plaisir ? Probablement. L’évidence, c’est que les paroles du Christ sont bouleversantes : ce ne sont pas ceux qui mirent de façon exubérante le plus d’argent qui avaient en réalité le plus donné. Difficile à comprendre ! Pour Jésus, la veuve avait tout donné et même plus, car la Nouvelle Bible Segond insiste : elle a donné « de son manque, tout ce qu’elle possédait », tandis que les plus aisés donnèrent de « leur abondance », soit leur superflu. Ici, deux mots contradictoires s’affrontent : abondance et manque. Néanmoins, selon le Messie, celui qui était dans l’abondance manquait de quelque chose. Son cœur n’était peut-être pas en symbiose avec son don ? Il donnait peut-être mécaniquement, car il en avait les moyens. Parallèlement, notre petite dame est seule, sans revenus conséquents. Pourtant c’est bien elle qui semble avoir donné avec abondance… de gratitude, d’amour, de confiance, oui confiance que son Dieu prendrait soin d’elle coûte que coûte.
Selon Y. SAOÛT, le théologien, « il n’est pas sûr que Jésus présente [la veuve] comme modèle, car le lien avec le propos contre les scribes peut signifier qu’elle est une de leurs victimes, ruinée par leurs méthodes et invitée à faire des offrandes jusqu’à n’avoir plus rien pour vivre. »Cette pertinente analyse encourage à ne pas négliger les nécessiteux ni en abuser. Néanmoins, nous croyons que Christ a voulu que ses disciples réfléchissent sur l’attitude à avoir au moment d’offrir un don.
Jésus révèle ici que le Père regarde au cœur : notre personne est supérieure à quelque don. Il enseigne à donner avec joie, car tout provient de Lui. Par ailleurs, partager est un acte didactique : combattre l’égoïsme et l’orgueil dont le cœur humain est intrinsèquement affecté. Puisse notre Créateur nous apprendre à dépendre de Lui en toutes circonstances, ainsi nos offrandes seront pleinement agréées.
Jean-Manuel SERALINE
” Tiré du livre de méditations bibliques :