06 Juillet
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur […] Tu aimeras ton prochain comme toi-même » Matthieu 22.33-40
Ici, Matthieu révèle l’atmosphère hostile qui existait entre certains dirigeants juifs (Sadducéens, Pharisiens) et le Messie. En effet, il dit que les Pharisiens complotèrent pour éprouver Jésus en le questionnant : « Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ? ». Les pharisiens parlent de plus grand commandement, comme s’il y en avait de plus petit. Dans Marc 12.28-34, un scribe formule autrement cette requête : « quel est le premier de tous les commandements ?». Cette approche paraît plus sensée, car elle n’exprime pas une graduation en termes de valeur, mais plutôt une notion d’égalité entre les commandements.
Analysons maintenant la réponse du Sauveur vue sous l’angle des deux évangélistes. Nous remarquons que la réponse donnée aux scribes et aux pharisiens dépasse leur entendement. Car il n’y a pas un grand ou un premier commandement, mais deux commandements qui se valent : «Aimer Dieu […] et son prochain comme soi-même » (Matthieu 22.37-39 ; Marc 12.29-31). Jésus a le génie de répondre, non aux attentes exprimées par des lèvres, mais aux besoins fondamentaux de l’être entier, qu’ils soient connus ou inconnus, tus ou exprimés. En d’autres termes, le pharisien devait apprendre à aimer son prochain autant qu’il désirait aimer son Créateur. Le scribe, quant à lui, devait savoir que l’amour du prochain découle premièrement de l’amour que l’on porte à son Créateur.
Aujourd’hui, nous pouvons nous aussi prétendre servir Dieu de tout notre cœur et en oublier l’essentiel : l’amour envers Dieu et notre prochain. L’attitude du Christ envers les pharisiens fut empreinte d’amour, bien que connaissant leurs intentions malsaines à son égard. Jésus, satisfait de la réponse du scribe, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu » (Marc 12.34). La bienveillance du Christ envers l’homme, son désir de le sauver dépasse largement sa méchanceté !
Sommes-nous capables, comme le Sauveur, d’apprécier l’autre, de l’aimer en dépit de ses différences ? Sachant que la différence enrichit ! Cette question demeure fondamentale car la société foisonne de mouvements religieux et philosophiques se réclamant du Dieu vivant. Quel est notre regard ou notre attitude vis-à-vis de ces derniers ? Le Christ déclare : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jean 15.13), et c’est ce qu’il a fait. Il convient donc d’accueillir, voire aimer ceux pour qui Dieu a donné sa vie, sans acception de personnes. Toutefois, la fidélité à ses commandements ne doit pas être sacrifiée sur l’autel de l’amour du prochain. Car, Amour et Justice vont de pair.
Jean-Manuel SERALINE
” Tiré du livre de méditations bibliques :